Azama, les émotions effilochées et partagées

AVEC LE TISSU, AZAMA PARTAGE LES ÉMOTIONS QU’ELLE A VÉCUES… ET EN FAIT NAÎTRE CHEZ LES AMATEURS QUI DÉCOUVRENT SES ŒUVRES. L’ARTISTE ZAÏROISE VIT ET CRÉE À BORDEAUX, APRÈS AVOIR GRANDI EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO. SUR SON PASSÉ, ELLE NE LÈVE QUE PUDIQUEMENT LE VOILE. MAIS ELLE PARTAGE DÉSORMAIS DES ÉMOTIONS APAISÉES À TRAVERS UNE TECHNIQUE DE CRÉATION BIEN PARTICULIÈRE.
Une émotion partagée avec ses visiteurs

Car Azama – son véritable prénom et non un nom d’artiste – tisse des œuvres étonnantes. Ou plutôt, les détisse : ses créations naissent de la façon dont elle effiloche un tissu. Et ce processus l’a accompagné toute sa vie, puisque depuis toute petite, Azama se sert de cette technique pour exprimer une émotion difficile à retenir ou à vivre. La douceur du tissu, la texture du fil et même le son ainsi créé servent d’exutoire et finalement, d’expression. « Grâce à cet effilochage, cette émotion devient belle même si elle ne tient qu’à un fil, raconte l’artiste. Je réussis à faire passer la lumière et on ne garde que le beau et l’essentiel, léger comme une plume. »

Ces moments d’expression sont désormais l’occasion d’autant de rencontres lors de ses expositions. Depuis près de 5 ans, Azama se consacre entièrement à son art. Elle est d’ailleurs la seule à le pratiquer sous cette forme. Et si cette déstructuration qui donne naissance à d’autres formes peut surprendre de prime abord, les œuvres d’Azama suscitent d’autres émotions chez les visiteurs. « Nous sommes tous effilochés, nous avons tous en nous des morceaux manquants », exprime l’artiste. Ainsi, telle ou telle œuvre va peut-être rencontrer un écho particulier. « Je m’efforce de rester proche des gens qui découvrent et s’imprègnent, parce que je suis toujours étonnée de ce qu’ils ont à raconter », ajoute-t-elle encore, évoquant « la petite Azama qui ne m’a jamais quittée ».

Après une exposition à Nîmes et avant d’autres projets à Bastia et à Londres, les œuvres d’Azama seront à découvrir au Canopée Café à Mérignac entre le 15 avril et le 11 mai.

S'abonner au magazine en ligne