Parlez-moi de compétences

LES HOMMES SONT SOUVENT INSTALLÉS AU SOMMET DE LA PYRAMIDE DANS LES CERCLES DU POUVOIR ET DANS LE MONDE ÉCONOMIQUE, . LES TRIBUNES OÙ LES HOMMES MONOPOLISENT LA PAROLE, LES CONVENTIONS ET DINERS D’AFFAIRES 100% MASCULINS, C’EST UNE RÉFÉRENCE QUASIMENT CULTURELLE. MAIS LES CHOSES CHANGENT.

Suzie Maillot est avocate associée. Et responsable du bureau bordelais de la Société d’avocats PwC.

Spécialiste en droit des sociétés, elle conseille des PME et des ETI (entreprises de taille intermédiaire). À ce titre, elle côtoie les grands patrons de la région. Elle est donc régulièrement conviée à des conférences et des déjeuners ou dîners de dirigeants régionaux. Et souvent, à table, elle est la seule femme. Jusqu’au jour où, pour la convention annuelle d’une organisation de décideurs, elle décide d’organiser une table 100% féminine.

« C’était tellement rare, que des participants venaient se prendre en photo devant cette tablée de femmes » raconte-t-elle.

« Pour arriver à casser le plafond de verre qui nous sépare du « sommet » les femmes doivent souvent faire deux fois plus d’efforts que les hommes ».

 PwC a engagé, il y a quelques années déjà, une réflexion afin de faire évoluer et de fidéliser les talents féminins au sein du cabinet. C’est important de leur permettre de ne pas rester à « la porte du statut d’associé » précise Suzie Maillot. Un nombre important de ces talents considéraient être au « top » et que si le poste d’associé ne leur était pas proposé, c’est qu’elles n’en étaient pas jugées dignes. Donc organisaient leur carrière professionnelle différemment ».

Fort de ce constat, PwC a mis en place des formations pour aider les candidates aux hautes fonctions managériales à s’imposer, à oser parler de leurs souhaits d’évolution dans la hiérarchie. Et une fois associées, à savoir dire non lorsque la « hotte est pleine ». L’an dernier, le cabinet a lancé PwC Seed, une pépinière pour accompagner les femmes dans leur évolution de carrière, notamment grâce au mentoring. Ces initiatives ont porté leurs fruits. Même si la proportion d’associés femmes au sein de PwC n’est que de 25 %, pour l’année 2018, 40% de femmes ont été cooptées Associé. Le cabinet a pour ambition de coopter 50% de femmes d’ici 5 ans.

Attentive à son équipe

Au quotidien, la responsable du bureau bordelais de PwC Société d’Avocats est attentive au bien-être des membres de son équipe. Elle encourage le home office (télétravail), pas d’envois d’emails le week end et pas de réunions après 18 heures. Deux exemples qui traduisent une approche tout à fait pragmatique et respectueuse de l’équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle. Ici, le turn-over est très faible, l’équipe est stable.

Quand on lui parle de quota ou d’imposer la parité dans les conseils d’administration des entreprises, l’avocate préfèrerait qu’on ne « soit pas obligé de légiférer sur ce point ». Pour elle « c’est la compétence qui devrait être le seul motif de nomination dans ces cercles, pas le genre ! »

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