Xibina Carreau : Coworking Girl

À 43 ANS, XABINA CARREAU GÈRE L’ESPACE DE COWORKING LE BAC À SABLE QU’ELLE A ELLE-MÊME CRÉÉ. VOICI SON PORTRAIT, À LIRE AVEC LE PREMIER CAFÉ DU MATIN.

Originaire du Pays Basque, Xabina Carreau a longtemps travaillé à Paris avant de rejoindre Bordeaux avec son mari au début des années 2000.  « Maintenant c’est ma ville, je me sens sur mon terrain ! » . Ce terrain s’appelle le Bac à Sable depuis 3 ans et demi. « Je n’ai jamais su travailler de chez moi, même pour réviser le bac j’ai toujours bossé dans les bibliothèques ou les cafés. Quand je me suis posée à Bordeaux c’était les débuts du coworking et il manquait un espace pour rester une heure ou une demi-journée. »

Tout gérer et se canaliser

Aujourd’hui, le Bac à Sable reçoit une vingtaine de personnes en moyenne par jour. Autant de femmes que d’hommes, même si Xabina Carreau reconnaît volontiers que le coworking trouve toute son utilité dans l’organisation d’une vie de femme.  « On a ce travers de vouloir tout gérer – qui n’est pas exclusivement féminin – et c’est d’autant plus compliqué quand on travaille de chez soi. Surtout quand on a des enfants, on a du mal à couper ». Les coworkeurs viennent à l’heure, à la journée ou même deux jours par semaine pour trouver un cadre propice à la concentration… et voir les copains.

Et Xabina Carreau mène elle aussi un quotidien multi-tâches. Gérer une fuite d’eau, s’occuper de la compta, être créative sur Instagram… tout dans la même journée si ce n’est dans la même matinée.  « Ce qui est important dans mon rôle c’est de pouvoir être performante dans tout. La pluralité de notre vie de femme fait que l’on a ces mécanismes de manière naturelle. C’est fatiguant, mais c’est ce qui fait la richesse du projet. »

Au-delà de la peur de rater

Si elle confie n’avoir que très rarement ressenti de différence liée à son genre, Xabina Carreau a surtout dû se battre contre des barrières mentales au moment d’entreprendre.  « On est aussi un pilier dans l’organisation familiale, on n’a pas envie que ça se passe mal. C’est une menace inconsciemment, mais ça se gère ! » Dans son cas, grâce au soutien de son mari et de ses proches.
L’entraide, aussi :  « Je reçois beaucoup de femmes qui veulent créer, qui ne s’en sentent pas capables et j’aimerais bien contribuer à ce qu’on casse ces frontières. J’ai deux filles et je voudrais qu’elles puissent aller au-delà. »  Dans les cartons du Bac à Sable, la création d’un nouvel espace café. Pour travailler, déguster un brownie gluten free ou saluer Xabina, c’est au 18 rue Sainte Colombe que ça se passe.

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