La cité du vin, un grand millésime de Sylvie Cazes

Sylvie Cazes connaît bien le monde de la viticulture et sait qu’il faut être patiente pour obtenir un bon millésime. Que plusieurs facteurs participent à la réussite d’un vin ou d’un projet comme la Cité du Vin. Elle préside aujourd’hui de la Fondation qui a en charge l’exploitation et le développement de ce lieu unique.

Portrait de Sylvie Cazes, directrice de la Cité du Vin

2009 et 2010 furent des millésimes d’exception

C’est à cette époque qu’Alain Juppé demande à Sylvie Cazes de réfléchir à un projet de musée sur le monde du vin. Ce n’était pas la première fois que la ville affichait une telle ambition mais tous les signaux sont, cette fois-ci, au vert : les châteaux du Bordelais vont bien et l’adhésion de l’ensemble de la filière est totale, dès le départ.

Ensuite, même si elle s’en défend, la personnalité de Sylvie Cazes y est pour beaucoup. Viticultrice, un temps responsable de l’Union des Grands Crus, en pointe sur l’oenotourisme, elle est LA personne pour porter ce projet. Elle a connu la frilosité des châteaux à ouvrir leurs portes et elle sent bien qu’une nouvelle génération est prête à jouer le jeu.

Elle sait aussi, comme tous les professionnels du vin, la nécessité du choix pour obtenir le meilleur assemblage. Dans ce cas, ce sera la collaboration avec des hommes différents comme Philippe Massol qui ne vient pas du monde viticole.

C’est aussi la présence de mécènes, tous impliqués à leur niveau qui permettra l’aboutissement du projet. “La Cité du Vin est le premier établissement touristique et culturel en France à avoir capté autant de fonds par la mécènat”, explique Sylvie Cazes.

Se bonifier avec les années ?

C’est dans l’ADN des viticulteurs. Rien n’est jamais gagné, chaque année, chaque millésime est un nouveau départ. Sylvie Cazes sait que le gel, la grêle, la maladie peuvent détruire en quelques heures l’ensemble d’une récolte. Pour le monde du tourisme, une crise mondiale (2001, 2008), un mouvement social qui dure, de mauvaises critiques de personnes influentes peuvent casser une tendance positive. “Nous sommes dans un métier qui est vraiment sensible aux événements du monde” précise-t-elle.

Alors, il faut, dans la continuité, se réinventer chaque année. Par exemple, pour le 8 mars, la Cité du Vin a organisé sa première soirée spéciale “elles font bouger le vin” avec la projection du documentaire “Les héritières”, un débat avec des personnalités féminines du monde du vin et enfin, un temps networking. Une journée dédiée aux femmes destinée à devenir un rendez-vous annuel.

Ce millésime 2019 semble prometteur.

 

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